lundi 23 février 2009

Nénette S'ennuie.

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Dix choses que je peux faire cette semaine à Albi City
et que je n’aurais pas pu faire à Bordeaux :

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Manger des crèpes bananes-nutella, parce que dans ma cuisine à Albi il y a des bananes, des crèpes et du Nutella.. Enfin maintenant je peux plus le faire parce que j’ai fini le Nutella, c'est bête.
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Ecrire des inepties à propos d’électrolytes, d’organocuprates ou de polymérisation radicalaire sur des fiches vertes, bleues, ou roses.
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Tartiner du fromage sur du fromage. Oui parce que dans mon frigo à Albi il y a plein de fromages différents, alors qu’à Bordeaux j’ai jamais autre chose que du gruyère rapé, ce qui est assez limité quand on y réfléchit.
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Porter mes vieux slims puisque c’est encore la mode à Albi haha.
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Regarder un long dimanche de fiançailles (que j’ai pas encore rendu à Elise, ouille) sur ma super télé et non plus sur mon minuscule écran d’ordi, ce qui de-ce-fait agrandit fortement Gaspard Ulliel (et aide donc à la compréhension du film, ça va de soi hum).
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Ne plus aller au MacDo, sous menace de représailles maternelles, et manger toutes sortes d’aliments plus verts les uns que les autres dont j’avais oublié le goût (et heureusement pour moi, je m'en rends compte aujourd'hui).
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Tirer les cheveux de ma sœur, et autres tortures sournoises et variées.
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Aller attendre ladite sœur devant son lycée à dix-sept heure quarante, lycée qui fut jadis le mien, et me demander avec effroi si je ressemblais à ces catins en kit Longchamp-vendu-séparement qui glapissent sur le perron quand j’avais seize ans, puis me rappeler qu’étant donné la tronche que j’avais à seize, j’aurais mieux fait pour le bien de l’humanité de me convertir moi aussi en mèche-lissée-sur-pattes.
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Imprimer mon fichier excell intitulé « TP MECA n°3 » et en faire le compte rendu. Youpi tralala.
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Oui y en a que neuf. C’était pour voir si vous étiez

psychopathes au point de les recompter hé hé.

Allez, je vous kiffe autant que je m'ennuie.

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A plus.

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mercredi 11 février 2009

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___J’aime la routine. Il n’y rien de plus doux que l’habitude. Parce que derrière ce mot se planque l’idée d’une répétition qu’on a choisi d’instaurer, de petites choses sans importance qu’on rejoue chaque matin, chaque après-midi, chaque nuit, juste parce qu’on les trouve jolies. J’aime ma routine à Bordeaux. Mes envies subites mais minutées de voir les marches du Grand Théâtre, les cinq minuscules minutes à passer dans le tram pour enfin me glisser dans la foule, les trois petits pas à faire pour me retrouver sous le nez du portier du palace Le Regent, tout gonflé de responsabilités dans son costume bleu marine à galons brillantissimes, et toutes ces fois où je jure qu’un jour j’y passerai une nuit et volerai toutes les savonettes et bains-moussants que je pourrais trouver. Je pourrais vous décrire mon reflet dans la vitrine de la patisserie du Marché des Grands Hommes, l’éclat particulier des grandes lettres dorées des magasins luxueux où j’ose à peine respirer, ou le goût des chocolatines de la Mie Câline, tant je les connais par cœur. J’aime mes réveils bordelais, le rayon de soleil sur ma joue à cause du store que je n’ai pas baissé, mes petits déjeuner scintillant de toute leur abscence, l’eau de la douche qui me brûle les joues, le trait noir au ras des cils que je n’ai pas le temps de rater, les vêtements froissés sur le sol à sept heure et demi du matin, quand je sais pertinemment que mon tram passe à sept heure trente-six, le bruit de mes talons qui claquent et réveillent au passage tous les résidents du Jardin Des Sciences… J’aime le bonjour endormi de mes copines dans l’amphi, les cours que je n’écoute pas, les bêtises que je fais avec Elise, les réprimandes de Maman Charlotte, le goût du chocolat chaud trop sucré de la machine à café, j’aime même les soupe trop froides du RU et le goût de chaton des raviolis à la tomate. J’aime les soirs de Bordeaux, la fatigue qui tend mes muscles anémiques, mon rimmel qui a un peu coulé, mon sac encore plus sans dessus dessous qu’il ne l’était le matin-même, j’aime les soirées au goût de vodka fraise, de grenadine et de robes décolletées, et ces mêmes talons qui claquent, encore, dans les rues de Bergonié à quatre du matin. J’aime mon sourire à cette heure là, vous savez.
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Alors oui il semblerait que je sois en vacances jusqu’à vendredi prochain, mais des vacances où maman-et-sœur travaillent, où je suis dans l’obligation de travailler pour toutes les fois où j’ai laissé mes classeurs fermés-cadenassés-à-triple-tour, des vacances qui ne sont pas des vacances puisqu’en vacances je le suis toute l’année. Alors oui les mecs, demain, je fais ma rentrée. Et ma routine bordelaise me manque à m’en pincer le cœur.



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Vous savez, y a pas si longtemps j’ai réalisé que lorsqu’en rêve j’imaginai ma vie à Bordeaux, je voyais des sourires, des copines à en couper le souffle, un déguisement de future-ingénieur-chimiste-d’exception, des semelles compensés, des robes plein mon dressing, des hauts et des bas à m'en soulever le coeur et un garçon qui voudrait bien m'embrasser. On dirait que j’ai tout bon pour une fois. :)
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Jusqu'à que tout se casse la gueule par terre, vous me direz.


Mais pour l'instant, ça boume. Hihi.


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vendredi 6 février 2009

Nénette S'essaie Au Conte.

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La petite tisseuse aux yeux mauves
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__Elle avait son étal dans la rue principale, elle y vendait ses étoffes et pour trois sous, proposait d’ajuster une boutonnière ou de refaire un ourlet. Elle n’était pas la meilleure tisseuse de la ville, mais le parfum du savon avec lequel elle lavait le linge, et les brins de lavande qu’elle glissait sous le tissus lorsqu’elle le faisait sécher suffisaient à ravir les clients. Elle n’était pas non plus celle sur qui les garçons du quartier se retournaient, mais ses yeux étaient mauves jusque sous la rétine, et elle se plaisait à penser que l’iris qui y occupait le centre portait la même couleur que la fleur qui elle, en portait le nom. Son teint était trop pâle et ses cheveux trop blonds, et depuis qu’elle avait atteint huit ans elle parlait peu, et seulement en vers. Des vers maladroits, qui portaient la marque de son absence sur les bancs de l’école, mais de la poésie tout de même, tout en justesse et en musicalité. La petite tisseuse aux yeux mauves n’était donc certes pas qu’une simple petite tisseuse aux yeux mauves, bien qu’elle n’en parût pas davantage.
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La première fois que le fils du confiseur rencontra la petite tisseuse, il portait sous son bras un panier de linge à repriser, et aux pieds des bottes dont la couleur du cuir rappelait les caramels que faisait cuire son père. Seul le hasard voulu que ce jour là il croisa son regard, car elle n’avait pas pour habitude de fixer les clients dans les yeux, tant elle redoutait les quolibets à propos de la couleur des siens. Il croisa donc son regard, et l’on raconte qu’il s’y serait noyé si la chose avait été possible. Une fraction de seconde plus tard la petite tisseuse aux yeux mauves baissait de nouveau la tête, mais la poésie qu’il trouva en contrepartie dans sa voix acheva de le rendre fou amoureux.
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__Il revint tous les jours, avec de nouvelles étoffes à réparer, et la petite tisseuse aux yeux mauves qui se gardait soigneusement de relever la tête ne pouvait donc le reconnaître. Elle se contentait de noter ses commandes, se réjouissant seulement de voir son commerce devenir à ce point florissant. Les jours passèrent, puis les mois, le fils du confiseur déchirait en secret les jupons de sa mère pour que celle dont il était épris les raccommode, et volait dans les économies de son père pour payer son dû. Persuadé que la petite tisseuse aux yeux mauves avait remarqué son inclination et n’était que trop timide pour dévoiler à son tour la sienne, il décida de se déclarer de la façon qu’il jugeait la plus merveilleusement romantique. C’est ainsi qu’un matin il déroba dans la penderie de son père le plus beau veston qu’il put trouver, fit un large accro dans la doublure et y glissa un mot dans lequel il dévoilait la profondeur de ses sentiments. Le plan était habile, mais la petite tisseuse aux yeux mauves n’y vit qu’une lettre que le client avait négligé de retirer, et par discrétion elle la laissa à l’endroit où elle l’avait trouvé en n’en lu pas une bribe.
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__Anéanti par l’indifférence qu’elle témoigna lorsqu’elle lui remit son habit, le fils du confiseur s’enferma dans le chagrin. Sa peine fut doublée lorsque ses parents, ayant découvert ses larcins, le punirent de cinq années toutes entières dans le pensionnat le plus lointain qu’ils purent trouver. C’est ainsi que le fils du confiseur décida de prendre la fuite, et personne ne le revit plus jamais. On raconte que c’était en février, et qu’il se perdit dans la neige.
On raconte qu’il s’appelait Valentin.

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________Oui oui je sais xD


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